Hippolyte de Rome

La notice d’Hippolyte de Rome contre les Noétiens — les disciples de Noët —, représente la dernière partie de son Syntagma, ouvrage aujourd’hui perdu.
Hippolyte y contredit ceux qui, à l’instar de Noët à Smyrne, affirment l’existence d’un principe premier unique aux dépends d’un autre donné fondamental de la foi chrétienne, à savoir que Dieu est trine. Une manière hétérodoxe de préserver l’unicité de Dieu est en effet de dire que le Père et le Fils ne sont que des modes d’une même divinité. Le Fils n’est en définitive qu’une apparence sous laquelle le Père vient à nous pour nous sauver. Il ne possède aucune personnalité propre. En menant ce raisonnement jusqu’à son terme, ce que fit Noët, il est possible de conclure que c’est le Père qui a souffert sur la croix. Cette position extrême est appelée le patripassianisme. Noët défendait cette doctrine en deux temps. Il se référait d’abord à des passages de l’Écriture qui manifestaient l’unité de Dieu (Ex 3, 6 ; 20, 3 ; Is 44, 6 ; 45, 14-15 ; Ba 3, 36-38) pour aboutir, à partir d’autres références scripturaires (Jn 10, 30 ; 14, 8-10), à l’identification du Père et du Fils. Cette doctrine avait l’avantage d’être simple, claire, accessible à tous, ce qui était loin d’être le cas de la théologie du Logos qui présupposait une certaine culture pour être accueillie.

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