Découverte en Israël d’une église du IIIe siècle

Mardi 8 novembre 2005 — Dernier ajout dimanche 29 octobre 2006

Des détenus israéliens chargés de creuser le sol en vue d’agrandir la prison de Megiddo (nord d’Israël), ont fait une découverte exceptionnelle : des mosaïques chrétiennes du IIIe siècle qui, selon les archéologues responsables de ce chantier, recouvraient le sol d’une église, peut-être la plus ancienne de Terre sainte.

Découverte en Israël d’une église du IIIe siècle

Des détenus israéliens chargés de creuser le sol en vue d’agrandir la prison de Megiddo (nord d’Israël), ont fait une découverte exceptionnelle : des mosaïques chrétiennes du IIIe siècle qui, selon les archéologues responsables de ce chantier, recouvraient le sol d’une église, peut-être la plus ancienne de Terre sainte.

« Ce qui est clair aujourd’hui, c’est qu’il s’agit des plus anciens restes archéologiques d’une église en Israël, peut-être même dans toute la région, voire dans le monde entier, c’est encore trop tôt pour le dire », s’est enthousiasmé, dimanche 6 novembre, Yotam Tepper, l’archéologue en chef de ces fouilles.

Ce qui fait le caractère exceptionnel de la découverte, c’est la période à laquelle remontent ces ruines : le IIIe siècle, soit des décennies avant que l’empereur Constantin ne légalise le christianisme dans l’Empire byzantin. Jusqu’à présent, aucune trace d’église n’était avérée avant le IVe siècle.

Les autorités israéliennes sont restées interloquées par cette découverte, jusqu’au premier ministre, Ariel Sharon qui a parlé d’« une histoire incroyable ».

Le Vatican s’est exclamé devant ce petit miracle archéologique. « Une découverte de cette sorte rendra Israël plus intéressant pour tous les chrétiens, pour l’Eglise à travers le monde entier », s’est félicité l’archevêque Pietro Sambi, émissaire du Vatican à Jérusalem. « S’il est avéré que cette église et ces splendides mosaïques datent du IIIe siècle, ce serait l’une des églises les plus anciennes du Proche-Orient. »

L’église a été découverte non loin du site d’Armageddon Deux mosaïques à l’intérieur de l’église - dont l’une représentant un poisson, ancien symbole chrétien ayant précédé la croix - racontent l’histoire d’un officier romain et d’une femme nommée Aketous qui a fait un don pour la construction de l’église en mémoire « de Dieu, Jésus Christ ».

La découverte de morceaux de poterie du IIIe siècle, le style d’écriture grecque utilisée dans les inscriptions, les anciens motifs géométriques représentés sur les mosaïques et la présence d’un poisson plutôt que de la croix laissent penser que l’église n’était plus en activité au IVe siècle, a expliqué M. Tepper.

L’endroit où a été découverte l’église, non loin du lieu présenté par le Nouveau Testament comme étant le site d’Armageddon - lieu où, à la fin du monde, se rassembleront et seront anéanties les forces hostiles à Dieu, selon l’Apocalypse de saint Jean - paraît plausible puisqu’on sait qu’un évêque était actif dans la région à l’époque, a précisé M. Tepper, qui travaille pour l’Autorité israélienne chargée des antiquités.

Une cinquantaine de prisonniers israéliens avaient été conduits dans la prison de haute sécurité de Megiddo, où sont également détenus des centaines de prisonniers palestiniens, pour effectuer les travaux d’excavation, avant que ne débutent les travaux d’extension de la prison proprement dits.

Ramil Razilo et Meimon Biton, les deux détenus israéliens qui sont tombés les premiers sur les précieuses mosaïques, ont cru au départ qu’ils retiraient de simples débris sans intérêt. Mais, ils ont vite changé d’avis lorsqu’est apparu au bout de leurs pelles le bord de la mosaïque très élaborée.

Une question se pose à présent : qui, de l’Autorité des antiquités ou de l’administration pénitentiaire, va s’adjuger le site au bout du compte ? Les autorités israéliennes aimeraient bien transformer ce site archéologique en attraction touristique, mais pour cela il faudrait déplacer soit la mosaïque, soit la prison. Mais les travaux visent à y installer quelque 1.200 détenus de haute sécurité palestiniens supplémentaires… En attendant que les deux administrations se concertent et tranchent, les fouilles se poursuivent.

Sources :

La-Croix.com

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