Grégoire de Nazianze : Lettre 1, à Basile de Césarée

Mardi 10 novembre 2009 — Dernier ajout vendredi 9 avril 2010

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Grégoire écrivit cette lettre à saint Basile en 361, après être rentré d’Athènes où il était étudiant avec lui. Basile, décidé à s’adonner à la vie monastique, cherchait à attirer son ami auprès de lui.

e l’avoue, j’ai manqué à ma promesse. Je t’ai promis d’être avec toi et de me consacrer avec toi à la philosophie [1], et cela au moment de notre départ d’Athènes, de notre amitié d’alors et de notre cohésion, — je ne puis trouver de terme plus juste.

2. J’ai manqué à ma promesse, mais c’est malgré moi ; c’est parce qu’une loi l’a emporté sur une autre : la loi qui ordonne de prendre soin de ses parents a été plus forte que la loi de l’amitié et de la fraternité.

3. Je ne serai pas cependant tout à fait infidèle à mes engagements, si tu veux accepter ma proposition : nous irons de temps en temps chez toi ; accepte de venir le reste du temps chez nous, afin qu’entre nous tout soit commun et qu’il y ait, de part et d’autre, un honneur égal rendu à l’amitié. Je pourrai ainsi, sans affliger mes parents, me réjouir de ta présence.

Source :

D’après Grégoire de Nazianze, Poèmes et lettres, choisis et traduits avec introduction et notes par Paul Gallay, Emmanuel Vitte, éditeur, Lyon 1941, p. 161-162.

[1Il faut entendre par ce terme, l’activité philosophique par excellence qui, chez les Pères, désigne la quête de Dieu, la contemplation de son mystère.

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