Grégoire de Nysse : Il y a en toi une aptitude à voir Dieu

Jeudi 30 septembre 2004 — Dernier ajout jeudi 8 avril 2010

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Est-il possible pour l’homme de contempler Dieu ? Les Écritures apportent une réponse paradoxale à cette question. Elles disent d’une part que « nul n’a vu Dieu ni ne peut le voir » (1 Tim 6, 16) et assurent d’autre part qu’ils sont : « bienheureux les cœurs purs car ils verront Dieu » (Mt 5). Grégoire de Nysse († 395) essaie de concilier ces deux affirmations dans sa sixième homélie "Sur les Béatitudes" dont l’extrait suivant est issu.

l y a en toi, dans une certaine mesure, une aptitude à voir Dieu. De fait, Celui qui t’a modelé t’a aussitôt doté, par nature, de ce grand bien. Dieu, en effet, a imprimé dans ta constitution les images des biens de sa propre nature, à la manière dont on imprime une cire quand on la grave.

Mais le mal s’est répandu sur l’empreinte divine. Il a rendu ce bien inutilisable pour toi en le cachant sous des voiles souillés. Par conséquent, si tu effaces de nouveau, par une vie soigneuse, la souillure qui s’est fixée sur ton cœur, la beauté divine resplendira à nouveau en toi.

De même qu’il est naturel pour le fer libéré de la rouille par une pierre ponce de quitter la noirceur qui le recouvrait peu de temps auparavant et de refléter les rayons du soleil qui l’atteignent et brillent de mille feux, de même aussi l’homme intérieur, que le Seigneur appelle cœur, une fois débarrassé de la rouille qui tachait sa beauté, retrouve la ressemblance avec l’Archétype [le Christ, nouvel Adam, à l’image de qui l’homme a été créé] et devient bon, car ce qui est semblable au Bon est nécessairement bon.

Celui qui se regarde voit dès lors en lui-même Celui qu’il désire. Ayant le cœur pur, il devient bienheureux, parce que, regardant sa propre pureté, il contemple dans l’image l’Archétype.

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