Les Pères de l’Église latine (I) : Ambroise de Milan (339-397)

Vendredi 27 février 2009 — Dernier ajout lundi 3 mai 2010

Vous trouverez ici le chapitre sur saint Ambroise de Milan publié dans le manuel de patrologie de Soeur Gabriel Peters.

  • Ouvre tes fenêtres afin que la splendeur de la grande lumière pénètre en toi.
    Comm. psaume 118
  • Ceux qui boivent en vérité connaissent l’ivresse, la sainte ivresse qui répand en nous la joie sans porter atteinte au regret du péché, la sainte ivresse qui affermit les pensées de l’âme sobre, la sainte ivresse qui verse en nous le don de la vie éternelle. Bois le Christ, il est la Vigne.
    Bois le Christ, il est la Source de vie, il est le fleuve qui réjouit la Cité de Dieu…
    Bois le Christ en buvant le sang de ta rédemption.
    Bois le Christ en buvant sa Parole.
    Comm. psaume 1
  • Que le Christ soit notre nourriture
    Que la foi soit notre breuvage.
    Joyeux, abreuvons-nous à la sobre ivresse de l’Esprit.
    Hymne Splendor paternae gloriae

I. Vie

Sources

Les œuvres de saint Ambroise, surtout la correspondance (91 lettres).

Une Vita écrite 25 ans après la mort d’Ambroise, rédigée à la demande de saint Augustin par le diacre Paulin, secrétaire d’Ambroise.

Les écrivains contemporains et surtout saint Augustin.

Les historiens du Ve siècle, par exemple Théodoret de Cyr.

2- 1. La jeunesse 2

Ambroise de Milan
Milan, mosaïque de Ve siècle.

Ambroise naquit à Trèves vers 339, son père Ambroise de haute noblesse et de classe sénatoriale y avait été placé par l’empereur Constantin à la tête de la préfecture des Gaules (France, Espagne, Portugal, Bretagne). Ambroise était le plus jeune de ses trois enfants : l’aînée Marcelline recevra en 353 le voile des vierges consacrées des mains du pape Libère à Saint-Pierre de Rome, Uranius Satyrus fut l’alter ego d’Ambroise.

Le biographe Paulin rapporte la jolie légende de l’essaim d’abeilles : des abeilles entrèrent et sortirent de la bouche du bébé au berceau pour disparaître ensuite dans les cieux ! « Mon fils sera grand », s’exclama alors le père. Ce thème hérité de l’antiquité (cf. Démosthène) est récurrent, il veut prédire l’éloquence de celui qui « sera grand ».

Le père d’Ambroise mourut prématurément, la mère veuve regagna Rome afin d’assurer à ses enfants la meilleure instruction possible. Paulin nous rapporte de bien jolis détails : le petit Ambroise aimait jouer à l’évêque, il présentait donc sa main à baiser aux dames et la maman le grondait disant qu’il était un gosse ! Il se disputait avec la grande sœur Marcelline, Satyre, l’enfant édifiant jouait le rôle de pacificateur !

Ambroise reçut l’instruction d’un gentilhomme romain, il fut donc successivement sous un pédagogue, un grammairien et un rhéteur. Ses auteurs préférés furent Virgile, Cicéron, Salluste. L’instruction religieuse des enfants fut confiée à un membre du clergé, sans doute déjà le prêtre Simplicianus, futur successeur d’Ambroise à l’épiscopat, qu’Augustin dans ses Confessions appelle « le père dans la naissance à la grâce de l’évêque Ambroise » [1]

2- 2. La carrière administrative2

Satyre et Ambroise ayant terminé leurs études devinrent avocats de la cour du préfet Rufin à Sirmium et après sa mort, du préfet Probus, son richissime successeur.

Vers 370, Probus nomma Ambroise gouverneur de la province d’Emilie-Ligurie : « Va, lui dit-il, conduis-toi non pas en juge mais en évêque », il lui traçait ainsi un idéal de probité et de bonté. Ambroise résida dès lors à Milan, résidence impériale et deuxième ville de l’Italie, après Rome, au carrefour des routes vers la Gaule et Constantinople.

A Milan, l’évêque Auxence était arien [2]. En 374, il mourut. Le siège épiscopal serait-il une nouvelle fois aux mains d’un arien ? L’élection s’annonçait si tumultueuse qu’Ambroise en qualité de préfet de police voulut y assister :

  • Il haranguait la foule quand une voix d’enfant s’éleva soudain : « Ambroise, évêque ! » Tout le peu le répéta ce cri et, du coup, le conflit entre ariens et catholiques fit place à une merveilleuse et incroyable unanimité.
    Paulin, Vita 6

L’appel de Dieu s’exprimait par la voix de l’Église Ambroise essaya mais en vain de se dérober. Il n’était pas encore baptisé ! Il reçut le baptême le 24 novembre et le 7 décembre de la même année 374, il fut consacré évêque.

2- 3. L’épiscopat2

  • Le pasteur

Le nouvel évêque n’était pas un théologien, rien ne l’avait préparé à sa tâche de pasteur :

  • Il me fallait enseigner avant d’avoir appris !
    De officiis, 1, 1, 4

Aidé de Simplicien, il s’instruisit, lisant tous les auteurs chrétiens tant anciens que contemporains, s’assimilant d’une manière surprenante tous les écrivains grecs car il avait une connaissance rare de la langue grecque : il repensa surtout Origène, il se nourrit aussi de la pensée de Philon et de celle de Plotin.

Très tôt, il fut apte à commenter à son peuple la parole de Dieu puisée dans la Bible, Augustin s’émerveillera de son procédé d’interprétation allégorique emprunté aux alexandrins. Avec soin, il prépara les catéchumènes au baptême et les initia aux célébrations pascales et à la compréhension des rites. Il se montra d’une générosité sans limites, accueillant à tous, aidant les pauvres, compatissant aux pénitents. Toute l’œuvre écrite qui reproduit ses sermons témoigne du zèle pastoral de cet infatigable prédicateur.

  • L’évêque face aux empereurs

Ambroise chercha à réaliser l’idéal d’un Empire chrétien. Ses fonctions administratives l’avaient préparé à jouer un rôle politique et de fait, il sut toujours agir avec diplomatie, mais il en imposa surtout par sa parfaite loyauté et par la conscience qu’il avait de son rôle d’évêque et de défenseur du christianisme. Aucun empereur n’osa lui tenir tête !

Milan était résidence impériale et Ambroise fut en contact avec tous les empereurs. Rien n’était moins stable que le pouvoir impérial à cette époque troublée où les Goths menaçaient l’Empire. Nous donnons donc ici la liste des empereurs qui régnèrent durant l’épiscopat d’Ambroise

• Valentinien I

Empereur de 364 à 375. Fort malade en 367, il décide de donner le rang d’Auguste au fils de sa femme Severa, le doux Gratien âgé alors de huit ans. En 368, il divorce et épouse Justine, une arienne.

• Gratien

fut empereur de 367 à 383. Il fut le fils spirituel d’Ambroise qu’il aimait tendrement. Il refusa par sentiment chrétien le titre de Pontifex maximus. En 375, à la mort de son père Valentinien I, son frère cadet, le fils de l’impératrice Justine, fut proclamé Auguste, Gratien s’en réjouit et on divisa l’Empire. Gratien se retira en Gaule, régnant aussi sur l’Espagne et la Bretagne. Valentinien II, qui avait en 375 quatre ans, régna sur l’Italie et l’Afrique. Gratien demeura quelque temps régent. En 383, il fut lâchement assassiné à Lyon, sur l’ordre de l’usurpateur Maxime. En mourant, il s’écria « Ambroise ! »

• Maxime, l’usurpateur

fut proclamé empereur en 381, il fut mis à mort en 388 pour avoir voulu arracher l’Italie à l’empereur légitime Valentinien II. Ambroise fut envoyé à Trèves auprès de lui afin de réclamer le corps de Gratien. Maxime chercha à l’humilier, exigeant que Valentinien vienne lui-même « comme un fils auprès de son père ! ». Ambroise répondit qu’un si jeune enfant ne pouvait faire en hiver un si long voyage et Maxime, impressionné par Ambroise, accepta de faire la paix.

• Valentinien II

né en 371, est le frère cadet de Gratien. Il fut empereur de 375 à 392, Gratien puis l’impératrice Justine assurant la régence quelque temps. Il céda devant Ambroise qui refusait de donner une église aux ariens. Il fut assassiné en 392 par ordre du rhéteur Arbogast, général gaulois. Se sentant menacé, il avait appelé Ambroise, demandant le baptême. Mais Ambroise ne put arriver à temps. Aussi nous avons dans la belle oraison funèbre qu’Ambroise prononça pour Valentinien un témoignage de la valeur du baptême de désir :

  • J’entends que vous vous lamentez parce qu’il n’a pas reçu le sacrement du baptême… N’a-t-il donc pas la grâce, celui qui l’a désirée ? Ne l’a-t-il pas, celui qui l’a demandée ? Et parce qu’il l’a demandée, il l’a reçue !
    Oraison funèbre de Valentinien II

• Justine impératrice,

épouse de Valentinien I et Mère de Valentinien II, était arienne. Elle parvint à faire nommer son chapelain évêque arien de Milan et celui-ci prit alors le nom d’Auxence, prédécesseur d’Ambroise. Elle chercha, mais bien en vain, de s’opposer à Ambroise. Elle mourut en 388.

• Théodose

fut empereur de 379 à 395, d’abord en Orient seulement. Gratien l’avait appelé lui-même au pouvoir, voulant ainsi réhabiliter la mémoire de son père tué sur l’ordre de Valens, oncle de Gratien, empereur arien en Orient. Théodose épousera la sœur de Gratien, Galla. Théodose, après le massacre de Thessalonique en 390, se soumit à la pénitence publique à la demande d’Ambroise

• Eugène, l’usurpateur,

empereur en 392, responsable du meurtre de Valentinien II, fut décapité en 394 sur l’ordre de Théodose.

• Honorius,

fils de Théodose, empereur d’Occident de 395 à 423.

On ne s’étonnera pas devant une telle liste d’entendre Ambroise parler de la misérable condition des rois, du manque de stabilité du pouvoir !

  • Qu’y a-t-il de plus beau que de s’approcher de la source de la vie, le Bien souverain ? Quelle plus grande joie que de s’attacher à lui ? Quand on l’a vu, quand on a gratuitement bu à la source de vie, que peut-on souhaiter d’autre ? Quels royaumes ? Quel pouvoir ? Quelles richesses ? Si l’on prend garde combien est misérable ici-bas la condition des rois eux-mêmes, combien changeante la stabilité du pouvoir, combien court le temps de cette vie, quelles servitudes comporte l’empire même, quand il faut vivre au gré des autres, non à son gré !
    Lettre 29 à Irénée, clerc de Milan
  • Quatre incidents significatifs : le prestige d’Ambroise

• La statue de la Victoire lutte contre le paganisme

En 382, l’empereur Gratien fit enlever la statue de la Victoire de la salle du Sénat. Cet acte d’autorité révolta les païens. Lorsque en 383, Gratien fut assassiné à Lyon par ordre de l’usurpateur Maxime, le paganisme releva la tête. Le préfet de Rome, le sénateur païen Symmaque, apparenté à Ambroise, fut envoyé à l’empereur Valentinien II, au nom des sénateurs païens. Il prononça un discours où il demandait que la statue de la déesse soit replacée au Sénat et que la religion de ses pères soit tolérée : « Nous redemandons un culte qui a fait longtemps la fortune de Rome ». Unanime, le conseil impérial donnait son consentement. Le jeune Valentinien II - il avait alors quatorze ans -, hésitait. La question était d’ailleurs réellement complexe : était-il juste d’imposer à une majorité de sénateurs chrétiens d’assister à un culte païen ?
L’évêque intervint, il écrivit coup sur coup deux lettres à l’empereur : la lettre 17 et la lettre 18 qui est une réfutation du discours de Symmaque :

  • Tous les hommes soumis à la domination romaine sont là pour obéir, à vous empereurs et princes de la terre ; mais vous-mêmes vous devez servir le Dieu tout-puissant et la sainte foi… La présente cause est celle de la religion, j’interviens en tant qu’évêque… Si une décision contraire est prise, nous ne pourrons, nous évêques, nous en accommoder d’un cœur léger ni dissimuler notre opinion. Il vous sera loisible de vous rendre à l’église, mais vous n’y trouverez point l’évêque ou il ne sera là que pour protester !
    Lettre 17 à Valentinien, 1 et 13

L’empereur aussitôt céda : la statue de la Victoire ne fut pas replacée.

• Refus d’une église aux ariens

L’impératrice Justine était arienne. Elle n’avait pas hésité cependant à solliciter l’aide d’Ambroise : lors du meurtre de Gratien, Ambroise fut envoyé auprès de l’usurpateur Maxime pour négocier et redemander le corps de l’empereur. Reconnaissante, Justine lui avait confié son fils, le jeune empereur Valentinien II. D’autre part, l’impératrice usait de son influence auprès de son fils afin que le culte arien soit rétabli. L’impératrice exigea qu’une église soit donnée aux ariens. Justine et Valentinien, convoquant Ambroise, lui demandèrent de discuter de la chose avec l’évêque arien Auxence. Ambroise refusa tout net, il rédigea sa protestation : le sermo contra Auxentium.

  • Si l’empereur me demandait ce qui est à moi, mes terres, mon argent, je ne lui opposerais aucun refus, encore que tous mes biens soient aux pauvres. Mais les choses divines ne sont point sous la dépendance de l’empereur !
    Lettre 20, 8

Le jeune empereur, à l’instigation de sa mère, tint bon, bien plus, on avertit Ambroise que la basilique Porcienne serait enlevée par la force militaire, s’il le fallait. Ambroise résista encore, rien ne le ferait céder. Il fit connaître publiquement sa décision au peuple chrétien le dimanche des Rameaux : « L’empereur n’est pas au-dessus de l’Église il est dans l’Église ». Les événements se précipitèrent et Ambroise en raconta toutes les dramatiques péripéties dans une lettre à sa sœur Marcelline (la Lettre 20). Ambroise n’hésite pas à comparer l’impératrice à Jézabel ! La basilique fut encerclée en pleine semaine sainte tandis qu’Ambroise et le peuple chantaient des hymnes, celles que composait l’évêque. Les soldats envahissent l’église et ils supplient Ambroise de ne pas les excommunier : « Nous sommes venus pour prier et non pas pour combattre ! » Ambroise demeure inflexible : « Je ne puis pas donner une église aux hérétiques, je ne puis pas faire en sorte que l’épouse du Christ devienne adultère ! » Ces événements se situent en 385 et 386.
L’empereur et sa mère durent finalement céder. Ils en furent très mortifiés et quittant leur résidence impériale de Milan, ils se retirèrent quelque temps à Venise.

• La synagogue de Callinicum (388)

Sur les rives de l’Euphrate à Callinicum, des catholiques, un groupe de moines, semble-t-il, avaient incendié une synagogue, en 388.
L’empereur Théodose, profondément irrité, ordonna que la synagogue soit reconstruite aux frais des coupables et il notifia son ordre à l’évêque du lieu. Ambroise en fut averti. Il protesta : « Qu’est-ce qui doit l’emporter : une conception de l’ordre ou l’intérêt de la religion ? Quand la piété commande, le droit de punir doit céder » [3].
Théodose tint bon et on le comprend ! Mais l’évêque le prit à partie devant tous au cours de la célébration liturgique ! Théodose céda !

• Le massacre de Thessalonique (390)

À Thessalonique, la foule avait tué un général romain. Théodose furieux ordonna de terribles représailles. La foule fut odieusement trompée et attirée dans un guet-apens, on la réunit au cirque pour des jeux, on la massacra alors sans pitié : on compta plus de 700 cadavres. Théodose lui-même fut atterré, il était cependant pleinement responsable. L’évêque alors exigea la pénitence et la pénitence publique.

  • Le péché ne peut nous être ôté que par les larmes et la pénitence.
    Lettre 51

Ambroise agit avec autant de délicatesse que de fermeté. Il évita de rencontrer Théodose mais il lui écrivit avec une réelle bonté, sans atténuer en rien l’horreur du crime, il invita l’empereur à se soumettre à l’église et en public à la pénitence :

  • Si vous avez confiance en moi, faites ce que je vous dis ; si vous avez confiance, reconnaissez la vérité de ce que je vous dis. Sinon, pardonnez-moi ma manière d’agir, mais je mets Dieu au-dessus de tout.
    Lettre 1, 17

L’historien Théodoret nous a laissé un récit circonstancié de la pénitence publique de l’empereur. Il est rédigé vers 450 et on peut penser qu’il est quelque peu romancé ! Il est certain cependant que l’empereur Théodose se soumit avec sincérité en chrétien. Comment ne pas admirer l’humble assurance de l’évêque qui écrivait à cet empereur que chacun redoutait, comme à un fils très aimé : « Si vous avez confiance en moi ! » L’empereur avait confiance.

Théodose s’abstint pendant quelque temps de recevoir l’Eucharistie à cause du sang versé. En 394, il mourut en prononçant ces mots : « J’ai aimé ! »

L’Empire fut alors divisé entre ses deux fils, Arcadius et Honorius. Honorius devenait empereur d’Occident, la décadence de l’Empire livré aux barbares allait s’accélérer, en 410 Rome serait détruite par Alaric, roi des Wisigoths.

  • La mort d’Ambroise

Lorsque Stilicon, un barbare cruel, général d’Honorius (empereur d’Occident de 395 à 423) apprit qu’Ambroise était gravement malade, il se lamenta : « La mort d’un si grand homme serait la ruine de l’Italie » dit-il, et il envoya une délégation auprès d’Ambroise afin de l’inviter à prier lui-même pour obtenir sa guérison. Ambroise répondit par ces paroles émouvantes

  • Je n’ai pas vécu parmi vous de manière à être honteux de continuer de vivre, mais je n’ai pas peur de mourir car le Maître que je sers est bon !
    Paulin, Vita

Ambroise entend chuchoter à son chevet : Qui sera le futur évêque ? Simplicien ? Il intervient lui-même : « Il est âgé, dit-il, mais il est bon ». Ambroise entre en agonie un vendredi saint et, le 4 avril 397, le samedi saint, il meurt ; on porte le corps de l’évêque à la vigile pascale. Ambroise sera inhumé auprès des martyrs Gervais et Protais dont les corps avaient été découverts en 386.

II. Œuvres


La majeure partie des œuvres de saint Ambroise est constituée de Sermons qui furent publiés après une révision rapide. L’ensemble révèle, en premier lieu, le souci pastoral du saint évêque. Ceux qui étudient saint Ambroise se rencontrent tous pour dire que sa doctrine est en dépendance de celle des Pères grecs et que par conséquent Ambroise n’est pas un théologien original. C’est certainement exact.

Par contre, on relève des jugements contradictoires sur sa valeur en tant qu’écrivain. On dit souvent qu’il n’est pas un écrivain de premier ordre, on passe très rapidement aussi sur sa valeur en tant qu’auteur spirituel : dans une étude, très sympathisante cependant à saint Ambroise, on relève ces mots « Qu’ils traitent de pastorale, d’édification ou de dogme ses nombreux écrits ne sont ni très originaux, ni très spirituels » [4]. La lecture, difficile d’ailleurs, de saint Ambroise fait découvrir, pensons-nous, des trésors de spiritualité, elle met en contact avec l’âme fervente et très délicate du saint. On a nettement l’impression, en lisant bien des jugements sur l’œuvre du saint, qu’une découverte reste à faire. « Ses écrits sont une mine très riche qui nous réserve peut-être encore plus d’une surprise » [5], c’est à un tel jugement que nous souscrivons. Surprise certes de découvrir des emprunts non encore signalés parce que si parfaitement assimilés, mais surprise aussi de découvrir la profondeur et la beauté d’une pensée toujours nourrie de ferveur religieuse.

Le style de saint Ambroise est un style difficile, les traducteurs de son latin élégant, très dense et concis, pourraient en témoigner.

2- 1. Œuvres exégétiques2

On sait qu’Ambroise expliquait quotidiennement au peuple chrétien la parole de Dieu. Il semble bien qu’il ait voulu commenter par ordre la Bible, son exégèse est allégorique, en dépendance directe de l’école d’Alexandrie et en tout premier lieu d’Origène.

  • L’Hexameron

en 6 livres, célèbre la beauté de la création, il est inspiré de l’ouvrage de saint Basile qui porte le même nom et dont l’exégèse est littérale ; on y trouve aussi l’influence des idées stoïciennes. Nous citons l’admirable finale, du moins en partie :

  • Qu’ici s’achève notre discours car le sixième jour est accompli et la totalité de l’œuvre du monde a pris fin, je veux parler de l’homme dans sa perfection, en lui est le principe de tous les êtres animés et en quelque sorte la totalité de l’univers et toute la beauté de la créature de ce inonde. Certes faisons silence car Dieu s’est reposé de toutes les œuvres de ce monde.
    Il s’est reposé dans la retraite du cœur de l’homme, il s’est reposé dans son esprit, dans sa pensée…
    Je rends grâces au Seigneur notre Dieu dont l’œuvre fut telle qu’il s’y reposa ! il fit le ciel et je ne lis pas qu’il s’y reposa. Il fit le soleil et la lune et les étoiles et là non plus, je ne lis pas qu’il s’y reposa, mais voici que je lis qu’il fit l’homme et alors, oui, à se reposa parce qu’il avait quelqu’un à qui il pût pardonner !
    Hexameron, 10, 75
  • Traités divers

Sur le Paradis, Caïn et Abel, Noé, Abraham, Isaac et l’âme, Jacob et la vie bienheureuse, Joseph, les Patriarches, Elie et le jeûne, Naboth, Tobie, Interpellation de Job et de David, Apologie du prophète David, Discours sur 12 psaumes, la longue et très belle explication Sur le psaume 118…

  • Le De Isaac et anima

est plus un commentaire du Cantique des cantiques que du livre de la Genèse - le Christ aime l’Église que préfigure Rebecca, Origène appelait le Christ « notre Isaac », le véritable Isaac.

  • De même en effet que le cep enserre sa frondaison, de même le Seigneur Jésus, vigne éternelle, étreint son peuple dans les bras de son amour.
    29
  • Si une âme cherche le Christ avec grand soin, elle entend sa voix de loin, et bien qu’elle s’enquière auprès d’autres, bien plus que la voix de ceux à qui elle le demande, c’est sa, voix que de loin elle entend.
    33
  • Endormie mais le cœur en éveil, elle est appelée par lui. Dès qu’il frappe, elle entend sa voix, mais elle tarde quelque peu à se lever car elle ne peut rejoindre la rapidité du Verbe et lorsqu’elle ouvre la porte, le Verbe a passé ! Aussitôt elle sort à sa parole, elle le cherche, supportant les blessures, les blessures de l’amour, et à grand’peine elle arrive à le trouver, elle le tient alors de telle sorte qu’elle ne puisse jamais le perdre.
    50
  • Un jour de sabbat, il menait ses disciples parmi les récoltes. Moïse, lui, a conduit le peuple des Juifs à travers le désert ; le Christ mène parmi les semailles, il mène aussi parmi les lis, car sa Passion a fait fleurir le désert comme un lis. Suivons le Christ, afin qu’au jour du sabbat, du grand sabbat où a lieu le grand repos, nous puissions récolter les fruits.
    56

L’Épouse (l’Église) est achevée et parfaite comme la justice, elle emprunte tout son éclat à la lumière du Verbe qu’elle regarde sans cesse.

57
  • Le Commentaire sur l’Évangile de saint Luc

est le plus étendu de tous les écrits d’Ambroise. Une nouvelle fois, l’influence d’Origène est évidente, les deux premiers livres le copient de très près.

  • Pierre souffrait et pleura son erreur. Je ne trouve pas dans les saintes Lettres qu’il ait parlé, j’y trouve qu’il a pleuré ; j’y lis ses larmes non son excuse. Il est possible de laver ce qu’il est impossible de défendre. Que donc les larmes lavent la faute que la bouche tremble de confesser. Les pleurs procurent le pardon tout en ménageant la honte de l’aveu. Les larmes crient la faute sans provoquer l’horreur, les larmes avouent le crime sans froisser la pudeur.
    Elles n’implorent pas la rémission, elles la méritent. Je sais pourquoi Pierre s’est tu : il craignait de grandir son affront en demandant trop tôt son pardon. Pleurez d’abord, c’est ainsi qu’on supplie. Bonnes sont les larmes qui lavent la faute. Et ceux qui pleurent, ce sont ceux sur qui s’est posé le regard de Jésus. D’abord Pierre renia sans pleurer : le Seigneur ne l’avait pas regardé. Il renia derechef, sans pleurer davantage, car alors encore le Seigneur ne l’avait pas regardé. Il renia une troisième fois, Jésus le regarda et, lui, se mit à sangloter amèrement. O Seigneur Jésus ! Regardez-nous, pour que nous aussi nous sachions pleurer nos fautes [6].
    10, 87-88

    2- 2. Œuvres ascétiques2

Le célèbre traité Sur les devoirs des clercs, De Officiis ministrorum copie de près le De officiis de Cicéron, il en est la transposition chrétienne, il s’adresse aux clercs de l’Église de Milan.
Ambroise écrivit toute une série d’ouvrages sur la virginité : De virginibus, De virginitate, De institutione virginis, Exhortatio virginitatis. Il y ajouta un écrit pour les veuves, le De viduis. C’est dès le début de son épiscopat qu’Ambroise manifesta sa sollicitude toute particulière pour les « épouses du Christ » : le De virginibus date de janvier 376, le De virginitate de juin 377. Ces écrits révèlent la grande délicatesse d’âme et la sensibilité d’Ambroise. Voici le commentaire de l’apparition du Ressuscité à Marie de Magdala (Jean 20, 1-18) que saint Bernard amplifiera [7] :

  • Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? Oui, il y a lieu de pleurer pour toi, incrédule encore envers le Christ. Tu pleures ? Tu ne vois donc pas le Christ ? Crois et tu le verras. Le Christ est tout proche. Il est là près de toi. Jamais à ceux qui le cherchent il ne fait défaut.
    Pourquoi pleures-tu ? Il n’est nulle raison de pleurer, si seulement ardente dans la foi, tu es faite digne de Dieu ! Ne pense plus aux choses mortelles et tu ne pleureras plus. Ne pense plus aux choses passées et nulle cause de larmes ne demeurera !
    Pourquoi pleures-tu ? Vois, tu pleures, et c’est maintenant l’heure de la grande allégresse dont tant d’autres se réjouissent.
    Qui cherches-tu ? Ne le vois-tu pas : le Christ est là ! Ne vois-tu pas le Christ, il est la force de Dieu, il est la sagesse de Dieu, le Christ est la sainteté, le Christ est la chasteté, le Christ est l’intégrité, il est né de la Vierge, le Christ provient du Père, il est auprès du Père et toujours dans le Père, né non créé, il n’est pas séparé du Père, mais toujours aimé, vrai Dieu de vrai Dieu.
    « Ils ont enlevé mon Seigneur du sépulcre et je ne sais où ils l’ont mis. »
    Ô femme, tu te trompes ! Tu penses que d’autres ont enlevé le Christ. Ne sais-tu pas qu’il est ressuscité de par sa propre puissance ? Personne ne peut enlever la force de Dieu, personne ne s’empare de la sagesse de Dieu et personne ne peut ravir la chasteté vénérable. On ne peut enlever le Christ du monument du juste ni du cœur aimant. Et si même d’aventure, il y en avait qui voulaient l’y dérober, jamais ils ne pourraient y réussir.
    Aussi le Seigneur parle lui-même et il dit : « Marie, regarde-moi ! »
    Alors que tu ne me regardais pas, je t’appelais « femme », car tu ne croyais pas alors, mais aussitôt que ton regard se tourne vers moi, je te nomme « Marie ». Tu reçois le nom de celle qui engendre le Christ, car spirituellement ton âme engendre le Christ.
    Regarde-moi : celui qui regarde le Christ se corrige, il demeure dans l’erreur, celui qui ne voit pas le Christ.
    De Virginitate IV, 16-20.

    2- 3. Œuvres dogmatiques2

En 378, le jeune Gratien âgé de moins de vingt ans écrivit à son cher évêque Ambroise, lui demandant de l’éclairer sur la foi. Il craignait l’influence de son oncle Valens qui était arien et voulait être éclairé sur le dogme de la divinité du Verbe. Ambroise lui répond par un traité sur la foi, le De fide ad Gratianum :

  • J’aimerais mieux exhorter à la foi que de discuter sur la foi ! Exhorter à la foi, c’est en faire profession, discuter relève plutôt d’une imprudente présomption !
    De fide, Prologue

En 381, l’année même où se tenait en Orient le Concile de Constantinople, Ambroise dédie à Gratien encore son traité sur le Saint-Esprit. Dans ce De Spiritu Sancto, Ambroise s’inspire de la théologie grecque contemporaine, il affirme l’identité d’essence du Saint-Esprit avec le Père et le Fils.

Une troisième œuvre doctrinale importante parut en 381 encore : le De incarnationis dominicae sacramento, ce traité de l’Incarnation est dirigé contre l’arianisme.

2- 4. Œuvres de liturgie pastorale2

  • Les traités De mysteriis et De sacramentis

traitent des sacrements de l’initiation chrétienne : baptême, confirmation, eucharistie. Ces sermons s’adressent aux nouveaux baptisés et développent toute une catéchèse pascale sur le symbolisme des rites et de l’Écriture. Ils témoignent du soin extrême que le pasteur prenait à commenter les célébrations baptismales :

  • Quelle richesse d’images ! Et on peut ajouter : quelle richesse de doctrine ! Sans doute tout cela ne se laisse pas cataloguer. Ce n’est pas un inventaire qu’on dresse ; c’est un joyau dont on fait étinceler à loisir toutes les facettes.
    Dom Bernard Botte [8].
  • Le De paenitentia

s’insurge contre le rigorisme des novatiens. Il révèle le cœur d’Ambroise :

  • Chaque fois que pour obtenir la pénitence quelqu’un venait lui confesser ses fautes, il pleurait au point d’arracher des larmes au pénitent lui aussi.
    Vita, 30
  • Je n’étais pas digne d’être évêque et je le savais… Celui donc, Seigneur, que vous avez appelé au sacerdoce tandis qu’il se perdait, maintenant qu’il est évêque, ne le laissez pas périr. Et avant tout, donnez-moi de savoir compatir affectueusement aux pécheurs. Chaque fois que le péché d’un coupable m’est révélé, que je sache prendre ma part de sa douleur. Au lieu de le reprendre avec hauteur, que je sache m’affliger et pleurer.
    De paenitentia 11, 8, 73
  • Les Hymnes

Ambroise composa des hymnes pour sa communauté aux jours de 386, lorsque l’église que convoitaient les ariens était assiégée, il cherchait ainsi à « charmer » la foule. Ambroise avait un devancier et un modèle en saint Hilaire de Poitiers, il le surpassa. « Pour se consoler et s’encourager, les frères avec enthousiasme chantaient ensemble dans l’union des voix et des cœurs » écrit saint Augustin qui se surprit au lendemain des obsèques de sa mère Monique à s’apaiser en se remémorant des vers d’Ambroise : « Qu’aux membres brisés, le repos donne au labeur force neuve, qu’il soulage l’âme épuisée, qu’il chasse l’angoisse du deuil [9] ».

Ambroise semble bien être l’auteur de l’Exultet pascal.

2- 5. Discours et lettres2

Ambroise composa deux oraisons funèbres Sur la mort de son frère Satyre : elles furent toutes deux prononcées et elles nous renseignent sur les cérémonies funéraires. La deuxième oraison funèbre traite de la résurrection future et on l’intitule souvent De fide resurrectionis.

Satyre, le frère très aimé d’Ambroise, avait abandonné le service de l’Etat pour se consacrer à la direction de la maison de son frère, mais tout au début de l’épiscopat, sans doute dès 375 [10], Satyre mourut. Il est assez intéressant de relater au point de vue sacramentel (baptême - eucharistie) l’incident du naufrage tel que le raconte Ambroise lui-même : Satyre devait se rendre en Afrique pour y réclamer une dette due à son frère Ambroise. En vue des côtes de Sardaigne, le navire fit naufrage et Satyre pria afin de ne pas périr avant d’avoir reçu le baptême. Il remarqua des chrétiens se communiant entre eux et il les pria de bien vouloir lui confier le pain consacré, il put gagner la Sardaigne à la nage et il se mît aussitôt en quête d’un évêque afin de recevoir le baptême, il lui demanda d’abord s’il était en accord avec l’Église de Rome. Satyre devait mourir peu après son retour à Milan. Il dit à son frère : « Lègue aux pauvres tout ce qui te semblera bon ».

  • Ce qui me sembla bon, ce fut de leur léguer tout !… Ah mon frère, tandis que je recueillais ton dernier souffle sur ta bouche haletante, que n’ai-je pu faire passer dans mon âme la beauté de la tienne.
    De excessi Satyris

Il faut citer aussi les oraisons funèbres prononcées aux funérailles des empereurs Valentinien II, assassiné en 392 et Théodose, mort en 395.

Il reste 91 Lettres d’Ambroise.

Conclusion


Ambroise, nous le savons par le témoignage de saint Augustin, fut l’accueil même, sa porte s’ouvrait à tous et ce silencieux était assailli par le tumulte des affaires d’autrui [11]. On l’aimait, on le craignait cependant. Ce doux évêque exerçait sur tous son étrange attirance, mais toujours il imposait le respect. Sa fermeté fut inébranlable : nul n’osa lui tenir tête ni même discuter ses ordres, ni les empereurs, ni cette impératrice Justine qu’il osa appeler Jézabel et Hérodiade, ni Augustin, ni Monique même [12] !

Aujourd’hui encore, les érudits sont unanimes à reconnaître la loyauté de celui dont ils ne peuvent certes approuver tous les gestes :

  • Il donne l’impression d’une totale intégrité dans ce qu’il exige, et lors même qu’il est dur dans l’action, il ne s’y montre jamais intraitable, inhumain, sans scrupule. Il peut arriver qu’on déteste les objectifs qu’il poursuit et la façon dont il procède, l’homme lui-même commande le respect, comme déjà de son vivant ses ennemis ne pouvaient lui refuser estime et considération.
    H. von Campenhausen [13].

Chacun donc salue Ambroise comme une personnalité de premier plan sur le terrain de la politique et souligne volontiers son tempérament romain, son goût de l’action qui le porte à mettre en relief dans ses œuvres pastorales l’aspect moral et pratique. Mais a-t-on dit assez la source de la morale d’Ambroise ? A-t-on assez remarqué dans ses écrits leur accent pénétrant ? A-t-on su découvrir la densité et la valeur exceptionnelle du sentiment religieux d’Ambroise, la ferveur de sa foi, la passion qui fait vibrer son amour du Christ et de l’Église dont il parle presque à chaque page, la contemplant dans la profondeur de sa réalité céleste ?

Ambroise est à juste titre aux côtés de saint Jérôme, de saint Augustin et de saint Grégoire le Grand un des quatre grands docteurs de l’Église latine à laquelle il légua l’héritage de la pensée grecque. Cet évêque fut un saint pasteur, Paulin nous dit que l’enseignement catéchétique auquel seul il se consacrait fut assuré après sa mort par cinq prêtres. Augustin encore a défini l’éloquence et le style d’Ambroise lorsqu’il nous dit tout à la fois que cette éloquence zélée le charmait, qu’il la sondait, y suspendant toute son attention, mais que ce langage cultivé était moins enjoué, moins séduisant que celui du manichéen Faustus. C’est bien cela : Ambroise se découvre à celui qui lui donne une ardente attention qu’il ne provoque pas toujours !

  • Pendant que j’ouvrais mon cœur pour surprendre combien sa parole était éloquente, en même temps et comme par degrés pénétrait en moi combien sa parole était vraie.
    Saint Augustin [14]

Il existe un portrait authentique de saint Ambroise : une mosaïque du début du Ve siècle, qui se trouve à Milan en la basilique ambrosienne. La silhouette est frêle et de petite taille, quant à l’expression du visage elle est saisissante :

  • … Curieusement absente et presque attristée, confirmée par les yeux grands ouverts, on dirait qu’ils regardent avec intensité la communauté rassemblée, mais le regard profondément sérieux et silencieux semble la dépasser pour atteindre l’infini.
    H. von Campenhausen [15].

Ambroise n’a cessé de poser son regard sur la « communauté rassemblée » en laquelle il voyait l’Église il a peiné pour pouvoir la présenter, pure dans sa foi et sans tache dans ses œuvres, à son Seigneur. Nous voudrions conclure par ces simples mots d’Augustin pour qui la rencontre de l’évêque de Milan fut décisive :

  • Cet homme de Dieu m’accueillit paternellement… avec une charité bien digne d’un évêque. Je me pris à l’aimer !
    Saint Augustin, Confessions V, 13

Source :

Soeur Gabriel Peters, Lire les Pères de l’Église. Cours de patrologie, DDB, 1981.
Avec l’aimable autorisation des Éditions Migne.

[1Voir Saint Augustin, Confessions, VIII, 3.

[2Auxence était un Cappadocien. Il a certainement introduit dans la liturgie romaine des éléments orientaux qu’Ambroise gardera (rite ambrosien).

[3Lettre 40.

[4Voir H. von ampenhausen, Les Pères latins, Paris 1967, « Livre de Vie » N° 96, p. 110.

[5Voirt B. Altaner, Précis de Patrologie, trad. H. Chirat, Paris 1961, p. 533.

[6Voir l’hymne Aeterne rerum Conditor de saint Ambroise : « Jésus, regarde-nous, nous qui tombons, relève-nous par ton regard, si tu regardes, les fautes tombent et le péché est lavé par les larmes » : Si respicis lapsus cadunt, fletuque culpa solvitur.

[7Voir Saint Bernard, Méditation sur la Passion et la Résurrection, 38.

[8Dom Bernard Botte, dans l’introduction à Ambroise de Milan, Des Sacrements, des Mystères, SC 25, Paris 1949, p. 33.

[9Voir Saint Augustin, Confessions IX, 6 et 12.

[10Date discutée.

[11Voir Saint Augustin, Confessions, VI, 3.

[12Id. VI, 2 : Saint Augustin remarque avec finesse que Monique obéissait à Ambroise bien plus facilement qu’elle n’eût obéi à un autre « qu’elle n’eût pas autant aimé » !

[13Voir H. von Campenhausen, op. cit., p. 110.

[14Voir Saint Augustin, op. cit., V, 14.

[15Voir H. von Campenhausen, op. cit., p. 154.

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