Maxime le Confesseur : Deviens collaborateur du Christ

Dimanche 9 mai 2004 — Dernier ajout samedi 3 avril 2010

La Mystagogie est connue comme un des plus beaux commentaires des rites de l’eucharistie. Pourtant elle est beaucoup plus que cela. En fait, tout en faisant contempler la composition de l’Eglise (des personnes qui différent selon de multiples critères forment un seul corps, l’Eglise dont le Christ est la tête), l’édifice de l’église (il est un édifice unique composé du sanctuaire et de la nef), l’Ecriture (elle est unique et comprend l’Ancien et le Nouveau Testaments, la lettre et l’esprit) et les rites de l’eucharistie (ils sont accomplis par les hommes, et le Christ et l’Esprit y agissent chacun à leur manière), Maxime fait contempler le mode d’action de l’Eglise et, par cette contemplation, il amène à entrer dans le mystère même du Christ. En effet, en faisant la relecture de ce qui est expérimenté de manière habituelle par ses interlocuteurs, il les amène à découvrir que, loin d’être systématiquement opposées, l’action humaine et l’action divine peuvent être totalement en accord.

a preuve éclatante de ce que nous sommes habités par la grâce, c’est que nous nous accordons spontanément, par bienveillance, avec notre semblable.

Cette disposition intérieure nous amène à considérer toute personne qui a besoin de notre assistance comme aussi proche que Dieu et à ne pas la négliger ni à l’oublier dans nos préoccupations. Ainsi, nous rendons vivante en nous, avec zèle et en acte, cette disposition qui nous tourne vers Dieu et le prochain. Notre action est en effet une démonstration de notre disposition intérieure…

Rien ne convient mieux, pour vivre proche de Dieu, qu’une compassion, plaisante et joyeuse, offerte du fond de l’âme à ceux qui sont dans le besoin. En effet, si le Verbe considère que le prochain est Dieu (il dit en effet : ce que vous avez fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous l’avez fait (Mt 24, 40), or il est Dieu), combien plus fera-t-il vraiment Dieu par grâce et par participation, celui qui est capable de faire du bien et qui le fait parce qu’il aura calquer son comportement sur l’action bienfaisante de Dieu.

Et si le pauvre est Dieu à cause de la bienveillance de ce Dieu qui s’est appauvri pour nous (2 Co 8, 9) et si ce Dieu, parce qu’il compatit aux souffrances de chacun, souffre mystérieusement jusqu’à la fin des temps à la mesure de la souffrance de chacun - ceci parce qu’il est bon -, on peut conclure que celui qui imite Dieu par son amour des hommes sera Dieu a fortiori. En payant de sa personne, il guérit en effet à la manière de Dieu les souffrances de ceux qui souffrent. Il dispose ainsi, selon sa disposition intérieure et à sa mesure, d’une force de salut identique à celle de Dieu dans sa providence.

Source :

Maxime le Confesseur, La mystagogie, (PG 91, 713), d’après une traduction de Marie-Lucie Ploix.

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