Office des lectures

Origène : Nous sommes tous des « théophiles »

18 octobre : Saint Luc
Dimanche 14 octobre 2007 — Dernier ajout lundi 3 mai 2010

Ce petit texte d’Origène fait l’éloge de saint Luc. Le Père Alexandrin s’appuie sur le sens étymologique du nom Théophile - ami de Dieu -, pour nous faire prendre conscience que tous, à l’instar du correspondant de Luc, nous sommes des amis de Dieu et par conséquent les destinataires de son évangile.

Saint Luc écrivant
© BnF. MS éthiopien d’Abbadie 82, fol. 35v.

’ai décidé, moi aussi, après m’être informé soigneusement de tout, depuis les origines. Luc insiste et répète que ce qu’il va écrire, il ne le tient pas des on-dit, mais qu’il s’est personnellement informé depuis les origines. Aussi, à juste titre, l’apôtre Paul fait son éloge en ces termes : Luc, dont la louange en ce qui concerne l’évangile est répandue dans toutes les Églises (2 Co 8, 18). On ne le dit d’aucun autre, mais on le rapporte au sujet de Luc.

J’ai décidé, moi aussi, après m’être informé soigneusement de tout, depuis les origines, d’en écrire pour toi l’exposé suivi, excellent Théophile. On pourrait penser que c’est pour un personnage nommé Théophile qu’il a écrit l’évangile.

Vous tous qui écoutez mon discours, si vous êtes des hommes vraiment aimés de Dieu, vous aussi, vous êtes également des « théophiles » et c’est pour vous que l’évangile est écrit. Si quelqu’un est « théophile », lui aussi est à la fois très bon et très fort, comme l’exprime de la manière plus nette le mot grec κράτιστος (kratistos). Aucun théophile n’est faible et, de même qu’il est écrit du peuple d’Israël, à sa sortie d’Égypte, qu’il n’y eut pas dans ses tribus d’homme faible, de même oserai-je dire : tout homme qui est théophile est fort ; il tient sa force et sa vigueur de Dieu et de sa Parole, il peut ainsi connaître la vérité des paroles qui l’ont instruit, comprenant la parole de l’Évangile dans le Christ à qui appartiennent la gloire et la puissance dans les siècles des siècles. Amen.

Source :

Origène, Homélie sur saint Luc, SC 87, Cerf, Paris 1962, p. 109.

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