Polycarpe de Smyrne : Tu m’as jugé digne de cette heure

Une action de grâce quand sonne l’heure de l’épreuve
Mercredi 13 octobre 2004 — Dernier ajout samedi 3 avril 2010

Nous sommes à Smyrne autour de l’an 150. Polycarpe, l’évêque du lieu, vient d’être condamné à mort parce qu’il refuse de rendre un culte à l’Empereur. C’est un vieil homme de quatre-vingt six ans qui s’avance vers le bûcher sans autre désir que d’être conformé au Christ. La prière qu’il nous laisse n’est pas celle d’un exalté, mais celle d’un chrétien qui, fidèle au Christ, reçoit sa vie et sa mort comme un don de Dieu, comme l’expression de l’amour du Père pour son enfant. Prière mystérieuse, prière paradoxale, prière possible toutefois à ceux qui vivent de l’Esprit.

Seigneur
Dieu Tout-Puissant
Père de Jésus-Christ
ton enfant bien-aimé et béni
par qui nous te connaissons
Dieu des anges
des puissances
de toute la création
et de toute la race des justes qui vivent devant ta face
Je te bénis parce que tu m’as jugé digne
de ce jour et de cette heure
de prendre part au nombre des témoins
de la coupe de ton Christ
dans l’incorruptibilité d’un Esprit Saint.

Puissé-je
avec ces témoins
être admis aujourd’hui devant ta face
en sacrifice gras et agréable
comme d’avance tu l’avais préparé
comme d’avance tu l’avais manifesté
et comme tu l’as accompli
Dieu sans mensonge et véritable.

Pour cette attention et pour toutes les autres
je te loue, je te bénis, je te glorifie
grâce au Grand Prêtre céleste et éternel
Jésus-Christ
ton enfant bien-aimé.

Par lui, avec lui et avec l’Esprit Saint
te soit rendue la gloire
aujourd’hui et dans les siècles à venir. Amen.

Source :

Lettre de l’Église de Smyrne sur le martyre de Polycarpe, XIV.

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