Quatrième symbole de Sirmium (359)

La formule de foi du Credo daté
Dimanche 15 février 2004 — Dernier ajout jeudi 6 mai 2010

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La quatrième formule de Sirmium (actuellement Srijemska Mitrovica) n’a pas été rédigée par un concile mais par une commission de travail constituée par Constance II. Celle-ci était composée d’évêques qui appartenaient aux partis ariens modérés. Elle produisit un texte de compromis qui devait préparer deux conciles projetés par l’empereur : l’un pour les Occidentaux à Rimini, l’autre pour les Orientaux à Séleucie. Ces rencontres devaient aboutir à la pacification religieuse de l’empire. Ce fut un échec.

Le parti homéousien - dont la position théologique était de dire que le Fils est semblable en substance au Père - avait réussi à imposer ses vues aux conciles d’Ancyre (Pâques 358) et de Sirmium (358). Son chef, Basile d’Ancyre, voulut convaincre l’empereur de la nécessité d’un grand concile afin que son parti remporte définitivement la victoire. L’empereur, à moitié abusé, l’écouta. Il décida de réunir cette assemblée à Nicomédie afin de rétablir la paix religieuse dans l’empire. Mais un tremblement terre suivi d’un violent incendie détruisit complètement la ville le lundi 24 août 358. Par ailleurs, Ursace de Singidunum, Valens de Mursa, Germinius de Pannonie, Acace de Césarée, Eudoxe d’Antioche et Patrophile de Scythopolis, tous ariens convaincus, avaient clairement conscience de la menace qui représentait l’initiative basiléenne pour leurs partis minoritaires. Ils profitèrent donc d’une absence de l’évêque d’Ancyre pour amener l’empereur à leurs vues et le convaincre de convoquer deux assemblées, la première pour les Pères occidentaux (où les ariens seraient minoritaires), la seconde pour les Pères orientaux (où les ariens resteraient majoritaires). Et il en fut ainsi.

Ce que, par dérision, Athanase appellera le credo daté est une profession de foi concoctée par une commission de travail constituée par l’Empereur et chargée par lui de préparer les deux rencontres synodales. Celle-là était composée des représentants des courants théologiques modérés. Elle ne comportait ni ariens radicaux ni partisans du consubstantiel. Marc d’Aréthuse servit de porte-plume à ces gens qui définiront le Fils comme étant « semblable au Père en toutes choses ainsi que le disent et l’enseignent les saintes Écritures ». C’était une formule de compromis, suffisamment peu précise pour mécontenter tout le monde. Elle constituera la profession de foi du parti homéen et deviendra, sous la pression de Constance II qui fit taire toute opposition, la foi officielle de l’empire. Télécharger :.

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